Fort de Brégançon
Description du site
Le fort de Brégançon est une résidence d'État utilisée comme lieu officiel de villégiature du président de la République française.
Il est situé au bord de la Méditerranée, sur le territoire de la commune de Bormes-les-Mimosas, sur le haut d'un piton rocheux de 35 mètres d'altitude et à quelques mètres de la côte du cap Bénat.
Au XIème siècle, le château de Brégançon et son territoire appartenaient aux vicomtes de Marseille, lieutenants du Comte de Provence, laquelle n'était pas encore rattachée au royaume de France. Les vicomtes de Marseille vendirent ensuite le château de Brégançon, dont dépendait le fort, à la Communauté de Marseille. En 1257, Brégançon intégra le royaume de France, à la suite du mariage de Béatrix de Provence, héritière du Comté, avec Charles, comte d'Anjou, et frère du roi Louis IX. Devenu roi des Deux-Siciles, Charles d'Anjou fit réparer, armer et pourvoir de munitions les places fortes de la côte méditerranéenne, dont Brégançon. En 1348, la reine Jeanne de Naples et de Sicile séjourne à Brégançon, avant de rejoindre Naples. A son départ, elle fit don à l'armateur marseillais Jacques de Galbert, par acte en date du 31 juillet 1348, du château de Brégançon et de ses dépendances, le nommant vice-amiral de Provence. En 1366, la reine Jeanne révoqua ses donations et Brégançon retourna à la couronne des Deux-Siciles. En 1480, Charles du Maine, dernier souverain de Provence, légua son Comté au roi de France Louis XI, lequel confia Brégançon à des capitaines provençaux. En 1574, Henri III, roi de France, érigea en marquisat la terre et la seigneurie de Brégançon et en fit don par lettres-patentes à Antoine Escalin des Aymars, baron de la garde, capitaine général des galères. Par son étendue, la terre de Brégançon constituait le deuxième marquisat de Provence. Le domaine connut des fortunes diverses, mais une garnison fut maintenue au Fort, séparé du domaine à partir de 1786. Bonaparte s'intéressa au fort peu après la reprise de Toulon, où il s'arrêta. En l'an VII de la République, il fit réparer et améliorer le fort. Il le dota d'une artillerie imposante. Par décret du 27 floréal an XIII, la garnison fut renforcée et le fort doté d'une compagnie de vétérans impériaux. Après la guerre de 1870, le ministère de la Guerre fit entreprendre des travaux afin que le fort puisse recevoir des pièces d'artillerie modernes et un magasin à poudre, sans toucher à l'aspect extérieur de la forteresse. Pendant la Première guerre mondiale, le fort fut occupé par une petite garnison, puis déclassé en 1919.
La construction d'une jetée artificielle fut ordonnée par le général de Gaulle(à l'origine, il était séparé de la côte par un bras de mer et était donc situé sur une île). Cette jetée a été complétée par un terre-plein utilisé comme parking pour les personnels du lieu, pouvant également servir d'héliport.
Ce site hors du commun, à la pointe du petit hameau de Cabasson, fût affecté, par arrêté du 5 janvier 1968, à titre définitif au ministère des Affaires culturelles pour servir de résidence officielle. Pierre-Jean Guth, architecte de la Marine nationale, grand prix de Rome, transforma le Fort en une résidence agréable tout en respectant ce qui restait de la vieille forteresse.
Tous les chefs d’Etat de la Vème république y ont séjournés
Longitude : 6.3222637 Afficher la carte